Mes premiers pas de tourneur ... ou la dure réalité de l'auto-apprentissage
Tous les commentaires sur les forums sont unanimes face aux interrogations de novices : il faut faire un stage pour bien commencer. Notamment pour éviter de planter une gouge dans le plafond, ... ou pire. Bien entendu, je me suis empressé de ne pas suivre ce conseil, au vu de l'état de mon porte-monnaie après l'achat du tour et des outils qui vont avec. Qui plus est, je me disais que mon expérience dans divers artisanats, tel que la forge ou la menuiserie m'aiderait certainement à acquérir rapidement les gestes adéquats.
Ce qui bien évidemment s'est révélé totalement faux, ou disons en partie faux. Car même si les premiers pas ont été mouvementés, j'ai effectivement appris assez vite, mais, diront des tourneurs expérimentés, avec sans doute de gros défauts. Cela ne me préoccupe guère d'ailleurs car ce que m'a appris la collection d'activités manuelles que je pratique, c'est que une fois le "kit de survie" assimilé, chacun utilise son corps différemment et s'approprie les gestes et les postures. Et quand on utilise son cerveau pour analyser en permanence ce que l'on fait et que l'on cherche constamment à affiner le geste, alors les défauts des uns sont parfois des atouts pour d'autres. Bref, à chacun sa façon de tourner, forger, coudre, ... et à part pour les bases, il n'y en a pas vraiment de meilleure, du moment que l'on se fait plaisir.
Faux disais-je car même ayant une grande habitude de manier des outils de toutes sortes, je ne m'attendais pas à en découvrir que je ne sache utiliser en dérivant ce que je connais. Après tout, une gouge et un ciseau restent ... une gouge et un ciseau, que ce soit pour sculpter ou tourner. Erreur fondamentale de ma part ! Faisons donc un petit flash-back pour illustrer ces péripéties que bon nombre de tourneurs auto-didactes ont du subir et qui, peut être serviront à ceux qui débuteront dans le futur. En fait, il s'agit ni plus ni moins du récit de mes 9 premiers essais et des avanies qui les ont parsemés.
Me voilà donc en novembre 2010, avec un tour delta d'occasion et le kit de base d'outils : une gouge à dégrossir, une gouge à profiler, une gouge à creuser, un bédane, une petite plane et un ciseau rond. Tout excité, je prends un petit rondin de hêtre, le mets entre pointe, et m'arme de la gouge à dégrossir. Petite vitesse au cas où, j'approche la gouge ... bien à l'horizontale ce qui provoque bien entendu un plantage magistral. Pas démonté, je recommence plusieurs fois en relevant progressivement la gouge. Deux trois plantages plus tard, la gouge commence à travailler ... mais en grattant. ce qui ne me préoccupe guère puisque je n'ai aucune idée de comment elle doit réellement travailler. Du coup, j'essaie avec un carrelet, histoire de le mettre en cylindre. Au bout de 20 secondes de gros tchac dans les poignets, j'arrête les frais et me dit que soit l'outil n'est pas adapté, soit je le manie comme un manche. Je privilégie quand même cette option puisque le nom de la gouge c'est "à dégrossir". Bref, je passe à autre chose, le bédane.
Je remets le rondin et attaque bien à l'horizontale. Ah, ça fonctionne et plutôt bien. Mais comme ça arrache un peu le bois, je me dis qu'en inclinant vers le haut, le tranchant devrait beaucoup moins racler le bois. Hum, un gros tchonk me dissuade de réessayer. Je remets le rondin et me contente de la solution horizontale qui me permet d'obtenir un cylindre approximatif. Il est temps d'essayer la plane.
Premier essai, bien à l'horizontale, ça gratte mais l'état de surface est quand même plus net qu'au bédane. Vu le tranchant, je me dis que la plane ne devrait pas gratter mais trancher. Je l'incline bien vers le haut, encore plus qu'avec l'essai raté au bédane, j'abaisse doucement et j'essaie de venir "peler" la surface comme avec un épluche légume. Alléluia ! Pendant une seconde cela fonctionne, ... jusqu'à ce que je bouge la plane et subisse un choc encore pire qu'avec le bédane. Le tour a carrément bougé sur ses pieds et mon rondin a giclé des pointes et est tout machuré, façon spirale. Le coeur tremblant, je pose la plane et passe au ciseau.
Que dire, sinon que le ciseau est le premier outil de la série qui ne me fait pas de misères, même si le résultat est vraiment moche, largement pire qu'au bédane. Il doit y avoir un truc car je ne vois pas l'intérêt. Je passe donc rapidement à la gouge à profiler.
Et là, c'est le drame ! Quoi que je fasse, elle plante immédiatement. Cela m'intrigue car d'après les commentaires des forums, c'est l'un des outils relativement simple à manipuler. J'ai du manquer quelque chose d'important donc je passe à la dernière : la gouge à creuser.
Je visse un simili rond sur le plateau et hardi petit. Deuxième drame, pas moyen de lever le moindre copeau, enfin, disons un vrai copeau, pas un éclat de 5cm de long. Comme mon "disque" n'est pas vraiment rond, j'en profite pour réessayer la gouge à dégrossir. Vu son nom, elle devrait me permettre d'obtenir un rond. Les chocs violents me dissuadent au bout de 3 secondes d'aller plus loin dans l'expérience.
C'est décidemment un très mauvais départ que j'ai pris et mon heure d'expérimentations diverses m'amène à conclure que les outils de tournage sont vraiment à part. Il est donc temps d'envisager sérieusement un stage. Petit tour sur le net et je constate que les prix de formation sont corrects mais malheureusement trop élevés pour mes moyens actuels. De plus, les lieux de formation ne sont pas la porte à côté et les dates ne tombent jamais quand il faut. Bref, je me rabat sur la littérature spécialisée et essaie de trouver quelques ouvrages qui font à peu près référence. Bon en fait, ce sont plutôt leur auteurs qui font référence ! Je choisi celui qui semble contenir le plus de photos.
Quelques jours plus tard et une lecture très attentive de l'ouvrage commandé, j'ai, à priori, compris quelques trucs essentiels dont le talonnage et le fait que le type de coupe du bois (fil, travers, ...) guide souvent le choix de l'outil. Ce qui est relativement nouveau pour moi qui ne considérait que la nature (dur, tendre, fibreux, ...) du matériaux à travailler et la forme voulue pour choisir l'outil. Ensuite, je me débrouillais pour choisir le type de coupe le plus adapté au travail de l'outil et au résultat attendu. Il y a donc un niveau de complexité en plus dans le tournage. De la théorie à la pratique, il n'y a qu'un pas, comme du salon à mon atelier. Je commence donc ma deuxième séance d'essais.
Je reprends mon carrelet, même pas peur, et la gouge à dégrossir. Miracle ! je cylindre le carrelet sans planter une seule fois. Certes, cylindre est un bien grand mot pour l'objet tout bosselé. Je continue au bédane pour affiner la chose. Je teste un peu en inclinant légèrement autour de l'horizontale, de gauche à droite, ... Même constat que la première fois, l'état de surface laisse un peu à désirer, ce qui est un peu normal vu que c'est du hêtre. J'essaie donc de nouveau la plane, ce qui s'avère une grosse erreur. Même en y allant doucement et en positionnant l'outil comme expliqué, ça plante violemment. J'essaie autrement, lame à la verticale, histoire de creuser un V dans le cylindre... et ça fonctionne. Plutôt bien même jusqu'à ce qu'un mouvement trop précitpité me fasse planter. Petite victoire tout de même.
Il est temps d'essayer de faire un tore et un creux avec la gouge à profiler. Après analyse méticuleuse des 30 photos de l'ouvrage et une bonne dizaine de lecture, ça devrait marcher comme sur des roulettes. Sauf que non ! Dès que j'approche la gouge, c'est le plantage. Très déçu j'essaie tout de même la gouge à creuser sur mon disque et c'est un échec tout aussi cuisant. Je complète la série de trois en essayant la gouge à dégrossir pour rendre rond le champ du disque.
Le bilan de cette séance est plutôt mitigé mais je ne m'avoue pas vaincu. Je relis encore 10 fois l'ouvrage et essaie de trouver un maximum de vidéos sur le Net. Je laisse décanter toutes ces informations et la nuit quelques tilts me réveillent en sursaut. Le premier et non le moindre est que je m'aperçois enfin que la gouge à profiler n'est pas affutée correctement. Très naïvement, je croyais qu'elle était vendue prête à l'emploi. Au petit matin, je me précipite dessus et constate qu'elle a les oreilles en pointes. En fait, le biseau est comme celui d'une gouge à dégrossir d'où un plantage immédiat. Deuxième tilt, je suis gaucher donc certaines choses doivent certainement être inversées pour que je puisse travailler correctement. Reste à découvrir quoi.
Passent quelques jours, pendant lesquels je reçois un mandrin et quelques autres outils, notamment pour affûter et affiler. J'en profite donc pour affûter correctement ma gouge à profiler et affiler mes ciseaux. Je redonne un coup aux autres qui ont sans doute sévèrement pris. En route pour un nouvel essai. Pas besoin d'un long épilogue pour dire que le résultat s'améliore. Cette fois la gouge rentre comme dans du beurre, même un peu trop. Je plante donc une ou deux fois, mais surtout ma gouge gicle assez souvent à gauche ou à droite, ce qui bousille les belles gorges et tores que je m'efforce de former. Mais l'espérance d'un résultat a enfin montré le bout de son nez et je me dis qu'il reste à acquérrir la précision de gestes en accumulant les copeaux. Du côté des ciseaux, le résultat est bien meilleur, même si, bizarrement, je plante une ou deux fois. L'affilage rend vraiment le ciseau très agressif et demande donc un peu plus de finesse que le bourrinage auquel je me livrais afin de tirer un peu de matière. En revanche, même en inversant la tête du tour afin de positionner la gouge à creuser comme il faut, je n'arrive pas à talonner correctement. Dès que je bouge un peu trop vite, je plante. Ce qui me désole profondément car mon objectif est avant tout de faire des récipients.
Les jours réduisent, la température aussi et c'est par -4°C (sans m'en apercevoir) que je fais mon quatrième essai. Comme le troisième s'est relativement bien passé, je décide de faire une vraie pièce : un petit verre. Je prends entre pointes un petit bout de pommier approximativement en carrelet. La phase de mise au cylindre se passe bien, sans plantage. Je suis d'ailleurs étonné par le résultat du bédane, bien plus propre que sur du hêtre. Je recoupe l'extrémité au grain d'orge, ce qui se passe sans mal puis je mets le cylindre dans le mandrin, en compression. Je commence à creuser un peu le pied à la gouge mais ça dérape souvent. Avant d"obtenir un dé à coudre je finis par me rabattre sur le bédane et le ciseau pour creuser un léger galbe. Vient le moment de creuser le bout. Je suis les conseils qui indiquent que le ciseau est le meilleur choix compte tenu des outils que j'ai. Effectivement, les copeaux se forment mais tous petits. Alors j'appuie un peu plus et voila mon ciseau qui plante et le verre qui saute du mandrin. Je resserre, essaie de nouveau avec le même résultat. Je finis donc par creuser au bédane qui au moins ne plante pas. Pour le fond, je repasse tout de même au ciseau mais très doucement. Ce qui ne suffit pas puisque le verre saute de nouveau du mandrin. Heureusement, ma masse de 6kg est trop loin ! Le calme revenant, je m'aperçois enfin de la température glaciale et décide de stopper les frais. Après un ponçage rapide, j'obtiens, ô gloire, mon premier objet (dont je fais l'étalage dans l'article premières réalisations de ce même site).
Le cinquième essai se fait par un jour non moins glacial, avec le même objectif : un verre. Cette fois, je décide de le prendre en expansion dans le mandrin. La documentation semble indiquer que c'est mieux. Effectivement, le verre ne saute qu'une seule fois du mandrin ! Le rondin de poirier que j'ai choisi est quasi vert et se travaille très bien. Le creusage au ciseau se passe beaucoup mieux. J'hésite entre le geste qui commence à venir ou bien la qualité du bois pour expliquer cette semi-réussite. Toujours est-il que le résultat (visible dans l'article susnommé) est en progression ce qui me pousse à passer la vitesse supérieure.
Le sixième essai a pour objectif un petit bol mais cette fois en bois de travers. Je choisi un bout de pommier que je découpe en un disque relativement correct. Je visse sur une face un anneau lapidaire que je prends en extension dans le mandrin. Pour mettre en forme l'extérieur, j'utilise le bédane et malgré les petites tapes, l'opération se passe bien. Je ne suis pas très satisfait de l'état de surface mais bon ... Avec le grain d'orge et le bédane, je creuse sur la face inférieure une empreinte en queue d'arronde. Je retourne la pièce et visiblement, mon empreinte n'est pas top et les deux faces non parallèles. Du coup, l'extérieur oscille beaucoup et je dois reprendre la surface extérieure. Mais le bédane vibre beaucoup ce qui m'empêche de supprimer totalement les oscillations. Un mystère de plus, ... sur leque je passe. Je m'attaque à l'intérieur avec la gouge à creuser, on ne sait jamais. Pas plus de résultats que lors des tests précédents. Je passe donc au ciseau. Visiblement, il n'aime pas plus le bois de travers car je plante au bout de 3 seconde et le bol manque de sortir du mandrin. Arggh, il oscille de nouveau. Quelques coups de maillets me calment et remettent plus ou moins la pièce dans l'axe. Je continue et finis au bédane en me disant que l'affilage du ciseau est vraiment trop agressif et qu'il va falloir le réduire pour la prochaine fois. En attendant, je fais deux petites décorations au grain d'orge et j'obtiens mon premier bol, avec de belles stries machurées et excentré (cf. photos). Bof, j'ai sans doute manqué d'ambition et décide de tester du "lourd".
Pour le septième essai, je pars sur l'option assiette. Je découpe un disque approximatif dans un plateau de frêne. J'utilise de nouveau l'anneau lapidaire pour le fixer au mandrin. Je lance le tour qui se met à gigoter ! Normal me dis-je vu que le disque n'a pas les deux faces parallèles ni n'est vraiment rond. Bref, le seul moyen que je trouve de le rendre rond est d'utiliser le bédane en l'approchant doucement de la tranche et de se préparer fermement aux chocs répétitifs. Après quelques minutes de ce traitement infâme, j'obtiens enfin un disque mais évidemment, tout machuré dans les zones de bois de bout. Qu'à cela ne tienne, je prends une nouvelle fois la gouge à creuser et essaie de galber l'extérieur. Je renonce au bout du troisième plantage, qui coince carrément l'arbre du tour et fait patiner la courroie. Je repasse au bédane et au ciseau et à force de patience arrive à creuser l'extérieur ainsi que l'empreinte en queue d'arronde sur la face inférieure. Je retourne l'assiette et la fixe sur le mandrin en extension pour creuser l'intérieur. Comme je suis gaucher, la position n'est vraiment pas idéale alors je tourne la tête du tour de 45°. Le porte-outils ayant deux bras, je peux maintenant tourner à l'aise. Avec encore plus de patience, je finis par enlever suffisamment de bois pour que l'on puisse qualifier le résultat d'assiette. Le profil n'est pas celui que je voulais, ayant planté deux trois fois le ciseau. De plus le bois flache à pas mal d'endroits et ce malgré un ponçage assez long (cf. photos). L'objectif est donc moyennement atteint, et le mystère de la gouge à creuser reste entier.
Le huitième essai vise à améliorer mes "performances" dans le domaine des assiettes. Nouveau disque en frêne et nouvelle séance de tape-tape dans les poignets pour le rendre rond. Cela dit, le creusage se passe un peu mieux. Jusqu'à un plantage magistral avec le ciseau qui fait carrément voler un gros éclat de bois du bord de l'assiette mais pas que cela. Comme pour la première, je creuse l'intérieur avec la tête du tour tournée de 45° et les bras du porte-outil en extension quasi maximale hors du banc. Autant dire que le moindre choc provoque une torsion malsaine sur les bras, à tel point que le plantage provoque une casse nette. Me voila avec le porte-outil sur les pieds et une assiette très amochée. La masse étant toujours loin de moi, je jure deux trois fois au lieu de massacrer ce qui reste du porte-outil. Fort heureusement, je trouve une solution rapidement en adaptant le porte-outil du tour d'un ami sur le mien, ce qui me permet de finir l'assiette, beaucoup moins haute que prévue mais avec moins de flache également.
Le neuvième essai est de nouveau un verre en poirier mais pour une fois, il n'y a pas grand chose à en dire, à part le fait que je ne suis décidemment pas très doué à la gouge. Cela dit, la chance aidant, un dérapage de la gouge provoque une magnifique spirale très régulière au niveau du pied, et surtout très esthétique. Malheureusement, le ponçage la fait disparaître. Au moins, je n'ai pas planté ni fait sauter le verre du mandrin. Ah, oui, ... je vais un peu vite en besogne. J'allais oublier la "petite" leçon de la séance : toujours bien serrer le porte outil. Car lors de ce dérapage malencontreux, le porte outil a pivoté et ma main s'est très naturellement déportée vers la gauche, permettant à mon petit doigt de se coincer entre le porte-outil et le mandrin en rotation. Fort heureusement, le mandrin a été le plus fort et a éjecté immédiatement mon doigt, ... en un seul morceau mais avec de belles morsures et de la peau en moins.
Bien entendu, j'ai eu depuis d'autres expériences malencontreuses mais rien de bien grave ni très original par rapport à ces débuts relativement calamiteux. Il faut dire qu'après ce huitième essai, j'ai un magnifique anneau de creusage termite pour Noël, que j'ai affuté ma gouge à creuser façon irlandaise avec de grandes oreilles, que j'ai visionné quasi toutes les vidéos disponibles sur youtube concernant le creusage et que j'ai laissé passer un peu de temps histoire que mon petit doigt se remette. Et bizarrement, j'ai immédiatement "senti" l'anneau de creusage, même en cherchant la difficulté d'un creusage de parois concaves. De même, j'ai rapidement apprivoisé le nouvel affûtage de la gouge à creuser, à tel point que c'est devenu mon outil quasi exclusif à présent. J'ai aussi essayé le bédane avec le biseau vers le haut, sans que ça me pose vraiment de problèmes. A croire que le dernier accident a été la catharsis nécessaire pour que j'ai le déclic. En revanche je suis toujours médiocre voire nul à la gouge à profiler et ma plane est décidemment trop petite.
Pour en revenir au propos original, après environ 10 mois d'expérience, j'ai du mal à juger l'apport qu'aurait consitué un stage. J'ai choisi de faire du copeau mais en réalisant immédiatement de vrais objets et pas simplement avec des "gammes". C'est sans aucun doute un tort mais heureusement pour moi, j'ai toujours été habile de mes dix doigts et appris très rapidement de mes erreurs. Qui plus est, ces dernières me conduisent toujours à chercher le pourquoi, donc à lire, questionner, analyser et au final corriger d'abord "dans la tête" ce qui ne va pas. Sans le cerveau, les mains ne sont rien. Mais il faut une base de référence au cerveau. Le stage est sans doute la façon la plus simple, sécurisée et rapide pour acquérir cette base. Il est cependant possible d'emprunter un autre chemin. Cela dit, sans les mains, le cerveau n'apprend rien. Pour continuer le chemin, il faut effectivement faire du copeau, en hissant la barre à chaque fois un peu plus haut. Peu importe ensuite de produire un objet fonctionnel ou non. Seul le plaisir de bien faire et d'avancer compte.
En guise de conclusion, voici les miennes :
- Le tournage est un art qui se démarque des autres artisanats basés sur le bois, peut être plus simple en terme de matériel mais du coup plus complexe en pratique,
- Il apporte un grand plaisir et vide totalement la tête des soucis,
- Faites un stage si vous en avez les moyens,
- Mettez un prix correct dans votre premier tour (et pas 150 euros)
- Les débuts sont certes difficiles mais la progression est rapide,
- De objets simples mais fonctionnels (toupies, coquetiers, bols, ...) peuvent rapidement être produits,
- La pratique n'est pas dénué de risques mais c'est le cas de toutes les machines outils.
Sur ces bonnes paroles, bon copeaux.
Pour voir quelques exemples de ma production, que ce soit au tout début ou actuellement, vous pouvez vous rendre dans la partie Réalisations.